Les maux de l’Afrique

L’analyse du macro environnement du continent Africain me permet de vous livrer ce jour le fond de ma réflexion et surtout de cette pensée qui me traverse l’esprit, ce soir du 16 août 2020, c’est plus un coup de gueule, une colère, un sentiment de consternation, de désolation profonde.

Le malheur de l’Afrique … c’est sa jeunesse !

Peut-être que plusieurs vont se désabonner de mes pages à la suite de cette pensée mais hélas je reste formel.

Plusieurs pays Africains, et surtout francophones, ont la jeunesse, mais pas de ressources humaines.

Les ressources humaines, c’est d’abord un principe analytique, un processus cohérent élaboré avec des acteurs et non des suiveurs.

Ce sont systèmes humains orientés vers la stratégie et le développement du système  lui-même, des individus et de l’emplacement de ce dit système.

Nos dirigeants sont jeunes, parait-il, ils coordonnent avec une certaine jeunesse, dans certains cas.

Mais ils n’ont aucune stratégie, aucun système, ils ont la jeunesse mais ne la transforme pas en ressources humaines et ne développent pas les ressources humaines.

Voulez-vous en savoir les raisons ?

Eh bien

  • il est plus facile de conduire une jeunesse à l’abattoir plutôt qu’une ressource humaine ;
  • il est plus simple de mentir à une jeunesse, la faire rêver d’un mirage certain et la dévier d’un idéal plutôt qu’une ressource humaine;
  • il est plus probable de gouverner, plusieurs années durant, une jeunesse avec seulement ses proches, ses amis, et sa famille plutôt qu’une ressource humaine …

Cet enjeu misérable et insignifiant dans la mentalité et dans la stratégie politique conduit  plusieurs dirigeants à ne pas mieux transformer leurs jeunesses en ressources humaines mais à les conserver à l’état brut voire à l’abrutir davantage.

La jeunesse, ne s’émancipe pour devenir une ressource humaine, mais elle se contente de sa position, de sa situation …

  • En avant la plaisanterie
  • En avant les jeux et loisirs divers
  • En avant le sexe, le tabac et l’alcool
  • En avant le suivisme instinctif et grégaire sans analyse apodictique
  • En avant les dénigrements, les critiques sans proposer des solutions, les conflits. Etc.

Nul à tous les niveaux, surtout en ce qui concerne l’analyse qui permet logiquement le développement et la construction d’un continent.

Sur le champ politique, le débat le plus courant :

‘‘X’’ travaille plus que ‘‘y’’ en son temps,

‘‘A’’ a pu réaliser tel projet ou tel chantier et vous ‘‘B’’ vous n’avez rien fait…

J’éprouve beaucoup de peine pour notre continent, lorsque je vois ou lorsque ces commentaires me parviennent par divers canaux.

Vu que nous n’avons qu’une jeunesse et non une ressource humaine, alors ses canaux d’analyse, de questionnement, de résolution et de compréhension sont profondément obstrués et altérés.

D’abord, même si nous voulons faire un débat politique, le premier élément déterminant à savoir c’est que : tout président d’un état est payé pour faire ce qu’il fait dans le sens du développement, donc ce n’est pas gratuit, c’est l’argent du contribuable, les emprunts au nom du peuple… Donc c’est un devoir et c’est son travail. Il n’y met pas ses fonds propres pour être exalter comme bienfaiteurs ou héros ou en humaniste.

Et encore s’il réalise de gros œuvres, le plus important n’est pas la réalisation ! Mais à quel prix cela est fait.

 Quels seront les sacrifices que cela demandera à la population dans son ensemble dans les 5, 10, 30, 50 ou plusieurs années à venir, vu que ces engagements ne sont pas pris en son nom ni celui de sa famille mais plutôt sur le patrimoine nationale, la population, les futures générations qui n’y savent rien, voire qui n’y ont eu aucun bénéfice en dehors des préjudices.

Sur le terrain même des distractions : passer du temps et prendre son énergie à s’affronter sur des sujets vraiment absurdes :

Messi est fort que ronaldo, non c’est faux, ronaldo est plus fort,

Le réal est le meilleur, non c’est faux, c’est le barça, non actuellement c’est juventus, tu as vu le but de x, c’est le plus beau but de la saison… et enfin, cela construit quoi chez une jeunesse qui va à la dérive, une jeunesse-instrument, une jeunesse instrumentalisée et utilisable à des fins lugubres du fait d’un déficit notoire en formation, en éducation, en savoirs, en techniques et en compétences.

L’humanité nous attend sur ce terrain. Ce lieu encore non exploité par seulement l’Afrique, le lieu où seule l’expertise régnera, ce lieu où il n’y a pas de place pour les éternels consommateurs.

Le monde prend un virage très dangereux pour l’Afrique, soit on utilise ce virage pour changer le cap, soit on disparaît des mémoires collectives en devenant un continent-pays. C’est-à-dire un continent certes mais appartenant définitivement à un pays ou à un autre continent. A nous de choisir.

Je resterai à ce niveau d’analyse sans toutefois ignorer que le mal est profond.

Le jour l’Afrique aura l’approche ressources humaines, nous étudierons chez nous-mêmes, nous nous soignerons ici, nous développerons toutes nos solutions nous-mêmes, nous aurons tout ce qui fait respecter, même l’arme nucléaire, s’il le faut.

Figurez-vous que ce qu’ailleurs un pays a, ici, tout un continent n’en dispose pas, arguant  le droit international. La Corée du nord et bien d’autres pays émergents n’en n’ont pas eu pourtant besoin, ils l’ont fait et ont imposé leur droit. Allez dire ça à quelqu’un d’autre pas à moi.

” Là où se trouve un cadavre dans le désert, les vautours font le ballet dans le ciel”.

 

© Coach Claude Mandéasso